Portée

La portée est l’ensemble des lignes et des interlignes où sont placées les notes. Elle symbolise la hauteur des notes et permet, avec l’habitude, d’identifier instantanément une ou plusieurs notes.

Introduite au moyen-âge pour permettre de retranscrire la musique orale, elle s’est d’abord composée d’une seule ligne puis, pour une question de lisibilité, a progressivement atteint le nombre de cinq lignes. Elle est longtemps restée à une écriture sur quatre lignes, adaptée au chant puis avec le perfectionnement des instruments, a enfin acquis une cinquième ligne.

Pour pouvoir représenter les notes qui sont hors de la portée on lui ajoute un ou plusieurs segments supplémentaires au-dessous ou au-dessus lorsque nécessaire.

Pour éviter d’avoir à lire (ou écrire) certaines mélodies uniquement sur ces lignes supplémentaires, on a eu l’idée d’utiliser plusieurs clefs.

Position de la note

La position de la note sur la portée indique sa hauteur. On part de la ligne indiquée par la clef (cf. ci-dessus). Lorsque l’on passe d’une ligne à l’interligne supérieure, ou d’une interligne à la ligne supérieure, on « monte » d’une note dans l’échelle « do ré mi fa sol la si » ; et l’inverse si l’on descend d’une ligne ou d’une interligne.

On peut placer des notes au-dessus ou en dessous de la portée. On place alors des « lignes supplémentaires », des petits bouts de ligne qui dépassent légèrement de la note à gauche et à droite.

Accidents

Un accident est un changement de tonalité à un instant donné dans le morceau. L’accident est valable jusqu’à la fin de la mesure dans laquelle il est placé. Il s’agit d’altérations accidentelles qui résident dans l’ajout dans la mesure d’un ou plusieurs dièses , bémols ou bécarres  ; le bécarre annule une altération en cours, qu’elle soit à la clef ou accidentelle.

Si la tonalité doit changer pour une grande durée, on insère alors un changement de tonalité, comme en début de partition.

Clefs

La clef définit le positionnement des notes sur la portée.

La lecture des lignes supplémentaires est plus difficile que la lecture des notes situées sur la portée. Pour cette raison, les notes qui sont placées sur la portée dépendent de l’instrument, de sa tessiture. Il y a donc plusieurs clefs. Ainsi, sur une partition de piano, la clef de sol indiquera la partie aiguë du piano alors que la clef de fa en indiquera la partie basse.

À l’origine, à chaque note correspondait une clef. Désormais ne subsistent que trois clefs principales, la clef de sol, de fa et d’ut (ancien nom du do), chacune d’elles étant privilégiée par un instrument. La clef est fondamentale car elle permet de repérer tout de suite la note de référence. Par exemple, pour la clef de sol, la ligne figurant dans la spirale de la clef est la ligne pour la note sol… d’où le nom de la clef (qui représente la lettre G stylisée, ancien nom du sol encore en usage dans le système anglo-saxon).

De même, la clef de fa indique où se trouve la note fa, entre les deux points (restes des deux barres horizontales de la lettre F, stylisée) de la clef. Idem pour la clef d’ut (issue de la lettre C) : le do se place sur la ligne passant entre les deux anses.

La figure ci-dessous montre neuf clefs avec la note de référence correspondante (sauf pour la « batterie », pour laquelle la position de la note n’indique pas une hauteur mais un instrument utilisé).

Exemple de clefs

Les figures ci-dessous représentent les noms des notes dans les trois principales clefs.

Clef de sol 2 nom des notes.png

Clef de fa 4 nom des notes.png

Clef d ut 3 nom des notes.png

La figure ci-dessous représente le positionnement relatif de huit clefs entre elles (clef de fa 4e ligne, clef de fa 3, clef d’ut 4, clef d’ut 3, clef d’ut 2, clef d’ut 1re, clef de sol 2 et clef de sol 1), avec comme référence un do medium.

Do dans huit clefs.svg

On remarque que le nom des notes est le même dans la clef de sol 1re ligne et dans la clef de fa 4e ligne, mais il y a deux octaves de différence. Il y a donc concrètement sept clefs.

Actuellement, la clef de sol 2e ligne, appelée simplement « clef de sol », et la clef de fa 4e ligne, appelée simplement « clef de fa », sont le plus souvent utilisées. Les autres clefs sont également utilisées régulièrement : ut 4e pour le violoncelle, ut 3e pour l’alto…

Les différentes clefs permettent de transposer à vue. En effet, si l’on prend une position donnée sur la portée, en changeant de clef, la note prendra tous les noms de la gamme. Ainsi, si l’on veut jouer une ou plusieurs notes au dessus ou en dessous, il suffit de choisir la clef qui donnera le « bon » nom à la note. C’est utile par exemple lorsque l’on veut accompagner un chanteur qui ne peut pas chanter les notes les plus aiguës ou les plus graves, ou encore lorsqu’un instrument en do veut jouer une partie écrite pour un instrument transpositeur (clarinette, cors anglais…) ou vice versa.